by eric/ février 25. 2016/ 0 Comments/ Critique livre par livre
Jacquette guetteurs

Par un soir d’orage, Abel est témoin du crash d’un avion sur les hauteurs de Bellevarde. Son naturel impulsif et curieux lui dicte de rejoindre immédiatement le lieu du désastre, mais il est stoppé dans sa course par deux militaires armés. Niant tout accident, les deux cerbères le somment de faire demi-tour. Que penser alors de l’étrange ballet de véhicules militaires qui a investi les rues du petit village ? Intrigué de constater qu’aucun journal ne relate la catastrophe, Abel finit par découvrir une zone dévastée qu’il prend en photo pour prouver à son entourage qu’il n’a pas rêvé. Tout à sa découverte, il tombe nez à nez avec Éa, une jeune fille désorientée qui sollicite son aide. D’où vient cette étrangère à la voix grave et aux manières singulières ? Quelle est la nature exacte du secret-défense que les militaires français tentent de préserver coûte que coûte ? Abel l’apprendra bientôt de la bouche même d’Éa au fil d’une traque qui les pousse à fuir hors de France…

Bien plus qu’un simple roman de science fiction, Les guetteurs d’Azulis est un roman d’aventure et d’apprentissage poignant dans lequel les deux ados/héros tissent une relation forte, souvent mise à rude épreuve.

Critiques

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Par Etherckhos

http://www.babelio.com/livres/Boisset-Les-guetteurs-dAzulis/190493

« Un voyage initiatique vu de deux regards bien différents . »

Voilà une histoire qui, typiquement, est tombée dans l’escarcelle de la littérature là où les personnages auraient été âgés d’à peine cinq années et où l’œuvre aurait autant gagné en crédibilité qu’en substance avec le seul vrai manque de l’histoire : une plus grande profondeur des relations entre les deux protagonistes principaux.

En effet, de ce qui était au demeurant un scénario de base banal —un crash d’OVNI, un humain plus curieux que la moyenne, une conspiration gouvernementale, une race alien ennemie— l’auteur arrive à nous transporter dans un voyage initiatique vu de deux regards bien différents : l’humain blasé de l’humanité, et l’extra-terrestre à la fois avide de connaissance et pleine d’une condescendance telle celle du monde dit « développé » pour la culture et les peuples du « tiers-monde ».

Tout à la fois, critique de la vision parfois trop étriquée des occidentaux, carte postale de l’Europe, et roman à suspense, l’histoire sait, par ces multiples facettes, tenir en haleine le lecteur et éviter les pièges que peuvent tendre la (désormais) banalité des fondations de la trame, et la cible jeunesse.

Et en fait, si on peut reprocher quelque chose à l’auteur, c’est d’avoir pris des raccourcis dans la fin de son histoire, ou même plutôt, de ne pas avoir décidé d’en faire plusieurs tomes.

Des raccourcis qui amènent une résolution trop rapide de la « séquence action » du roman, et aussi des retournements de situation un peu trop, sinon rocambolesques, au moins, pas assez expliqués ; des raccourcis qui sont probablement imputables à la cible jeunesse et à la nécessité de ne pas faire une histoire trop longue, mais qui auraient mérité que l’auteur s’engage plutôt, dans, au moins, un deuxième volume, plutôt qu’il ne cherche à mettre un point final, absolument, à la dernière page.

Cette même cible jeunesse est clairement responsable du fait que l’auteur a soigneusement évité avec une pudeur, presque puritaine, de creuser le relationnel dans ce couple extra-planétaire formé à l’occasion des événements du roman.

Ô combien, il est regrettable que les héros ne se soient pas vus accordé quelques années de plus au début de l’histoire ! Avec cela, l’auteur aurait pu passer les barrières imposées par l’âge pré-pubère, et donner encore plus de profondeur à la relation de ces jeunes gens !

Toutefois, lorsqu’on lit un roman jeunesse en étant adulte, on sait qu’on doit s’attendre à ce que sujet soient survolés, ou même évités, c’est pourquoi je n’enlève qu’une étoile, une étoile qui sanctionne la fin trop rapide.

Ce livre est parfaitement adapté pour son lectorat cible et peut être mis entre toutes les mains, quant aux adultes, il faudra encore enlever une étoile pour le manque de profondeur des relations, mais ce livre reste quand même, en cette période de farniente sur le sable chaud, une agréable distraction.

Etherckhos – 04 août 2014

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Par Laul

« Un style vif et incisif »

Alors bravo, parce que moi la rationnelle de service, la cartésienne un peu carré et avec une construction intellectuelle empreinte de principes générant des conséquences, je suis arrivée à me détacher de tout cela pour rêver avec ces deux enfants. Les deux héros sont construits à l’image des adolescents de nos jours avec leurs excès, leurs contradictions. La relation qu’ils vont lier, est d’autant plus forte que les évènements qu’ils vivent les ramènent à des notions de loyauté, d’amitié, de compassion, d’acceptation de la différence. Le sujet choisi, outre qu’il permet de s’évader, renvoie à des problématiques et des concepts bien réels comme la conquête des territoires, la domination par la maîtrise de la technologie et de la science, le détournement du progrès à des fins personnelles. A cela s’ajoute de l’humour, un style vif et incisif servi par une succession de chapitres courts qui permettent de rendre le récit tonique.

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Par Lirado

Les guetteurs d’Azulis d’Eric Boisset

« Une fois plongé dans le récit vous ne le lâcherez pas ! »

C’est avec un réel plaisir que j’ai retrouvé Eric Boisset qui avait su me captiver dans La trilogie d’Arkandias. L’auteur dans Les guetteurs d’Azulis base sa narration autour d’une rencontre du troisième type. Loin des extra-terrestres imaginés dans les livres ou films de Science-Fiction, Ea nous apparait comme humaine à quelques exceptions près…

L’action de ce roman est surtout concentrée dans la seconde partie du livre, comme d’autres critiques le font remarquer. On va ainsi de rebondissement en rebondissement.

Mais la première partie de Les guetteurs d’Azulis n’en est pas pour autant sans intérêt. En effet, Eric Boisset prend son temps et détaille très bien la rencontre et la première partie de la fuite, où les personnages font plus ample connaissance.

Abel est un adolescent comme tout le monde et n’hésite pas à poser des questions, à s’étonner au contraire de beaucoup de héros de romans SF qui prennent ça comme des évidences…

L’amitié, l’entraide et le courage sont trois thèmes abondement explorés dans ce long récit.

Le livre qui aborde mine de rien l’invasion d’extra-terrestres sur terre ne stagne pas dans un unique registre et comme toujours, Eric Boisset parsème son écriture de touches d’humour.

Le livre par sa taille pourra en effrayé plusieurs mais une fois plongé dans le récit vous ne le lâcherez pas !

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Par Claire C.

http://chezclairebis.blogspot.fr/2007/03/les-guetteurs-dazulis-boisset-eric.html

« Des personnages poussés à fond dans leurs complexités »

Abel est un jeune garçon ordinaire dans un petit village pas très loin du Mont Saint Michel.
Il se rend original par deux points : il a apprivoisé un corbeau qu’il a nommé Drak, et il est le seul à avoir aperçu ce qui est tombé dans les hauteurs de Bellevarde.
Et ce n’était pas simplement la foudre comme le prétendent les militaires.
Il est sûr d’avoir vu un objet volant se crascher dans la forêt.
Et quand il va dans la forêt pour faire des photographies, pour prouver à ses copains qu’il n’a pas rêvé, il va faire une étrange rencontre.
Une jeune fille dans une tunique blanche, affolée et perdue qui se fait appeler Ea.
Elle va demander à Abel de l’aider.
Et pour ce faire il devra faire preuve d’ouverture d’esprit, de courage, et de beaucoup d’initiatives.
Ea, Abel et Drak vont vivre des moments tourmentés.

Le nouveau livre de Eric Boisset est un road book mouvementé partant de France pour aller jusqu’en Crête.
Les héros s’improvisent routards pour échapper aux autorités qui aimeraient bien récupérer cette jeune Ea.
Abel devra devenir agent secret en quelque sorte pour échapper à la traque menée par les militaires.
Le suspens est grand, le livre lui est un peu long. On se retrouve avec quelques longueurs.
Mais du coup on échappe à un énième trilogie, pour avoir une histoire complète en un seul tome. Autre chose agréable les personnages sont poussés à fond dans leurs complexités, du coup les jeunes lecteurs peuvent s’habituer à des histoires qui tiennent la route avec des personnages qui ont du corps.
Une bonne histoire à conseiller pour l’été qui s’annonce, d’autant que les paysages de la Crête devraient parfaitement coller avec une lecture sur la plage !

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Par Chasseurs d’Art

https://lecoinlecturedarsene.wordpress.com/2015/07/20/chasseurs-dart/

« Un livre frais et généreux »

Qui est cette jeune fille au regard égaré qu’Abel découvre un beau matin perdue au milieu d’un champ ? Une échappée de l’hôpital de Bassens ? Une rescapée du crash d’avion auquel il a assisté la veille et dont tout un chacun nie l’existence ? Une chose est certaine : elle ne le laisse pas indifférent… et Drak, son jeune corbeau apprivoisé, non plus.

Les deux adolescents accompagnés de leur fidèle compagnon, seuls unis contre tous, vont partir en quête de vérité, de découvertes en découvertes, d’univers en univers tout aussi incroyables pour Ea que pour Abel. De leur rencontre va naître une formidable amitié que rien ne saura altérer : ni les ordres, ni les menaces, ni le danger… Ainsi Ea laisse un message poignant à ses frères en les quittant :

« Ne vous méprenez pas sur la signification de mon geste. Je ne vous ai pas trahis, je vous suis toujours fidèle. Simplement, je dois mettre mes actes en conformité avec mon cœur et avec ma conscience. Lorsqu’un ordre paraît criminel, ou même simplement injuste, le devoir impose de désobéir. »

Envers et contre tout, ils sauveront la planète des agissements des Zecor-ben mais sauront ils ouvrir le cœur des Azuléens ? Qui sont ils d’ailleurs ces peuples inconnus ? Amis ou ennemis ? Vous le saurez en vous glissant dans la peau des personnages et au fil des pages, vous découvrirez la vérité.

Cette œuvre glisse toute seule au fil de la lecture. J’ai beaucoup aimé le style simple et recherché à la fois qui permet aux plus jeunes de s’initier au monde fantastique sans en subir la violence. Frais et généreux, ce livre est facile et agréable à lire malgré ses 467 pages.