by eric/ novembre 5. 2014/ 0 Comments/ Le grimoire d’Arkandias

Agenor Boisset

Crédit photo-montage : François Ephémère Larzem, comte de Bouzainville

http://www.baz-art.org/Arkandias

Ce long métrage là, sorti le même jour que la comédie romantique allénienne, j’ai pu voir , contrairement au film de Woody, le voir en famille, et notamment avec mon fils, vrai passionné de magie depuis plus de trois ans. C’est donc peu de dire qu’il ne s’est toujours pas remis de l’avant première du film programmé à l’UGC confluence de Lyon, au début du mois d’octobre, d’autant plus, cerise sur le gateau, que la projection du film était précédé d’un spectacle de magie (d’un excellent magicien de Blois, un certain Arnaud Dulaine).

Mon fiston a tant adoré l’histoire du « Grimoire d’Arkandias » qu’il a voulu, aussitôt après la projection, se plonger dans le livre dont le film est tiré, un livrequi est le premier tome d’une trilogie dont je n’avais jamais entendu parler (mais c’est vrai qu’au départ ce n’est pas le genre de littérature que j’affectionne le plus) qui est l’oeuvre d’un certain Eric Boisset.

Cette trilogie qui commence avec ce premier tome a eu connu un très beau succès dans le circuit de l’édition, avec plus de 350 000 exemplaires vendus. Un livre que nous avons pu parcourir grâce aux éditeurs Magnard Jeunesse (un grand merci à Patrick qui est carrément venu jusqu’à chez moi pour me rencontrer et déposer le livre à mon domicile) et qui a fini de nous familiariser avec l’univers féérique, drôle et fantastique d’Eric Boisset.

On a tendance à affirmer un peu partout sur la toile que le « Grimoire d’Arkandias » devait énormément à la saga Harry Potter, mais que ce soit le livre et le film, j’ai trouvé l’univers était bien plus français (« franchouillard » diront les mauvaises langues), l’auteur revendiquant notamment souvent Marcel Pagnol dans ses influences, un auteur à qui l’on ne pense pas forcément de suite quand on parle de littérature fantastique!! Il faut reconnaitre, pour pousser l’audace du parralèle avec Pagnol, que le roman possède pas mal d’humour dans les dialogues et les situations, un humour que tente de reproduire le film avec plus ou moins de bonheur. Il faut dire aussi qu’une bonne partie de l’humour du livre vient des pensées des personnages, du petit discours intérieur de Théophile à lui-même, difficile à retranscrire sur grand écran.

Ce qui est sûr, c’est que si la trame est identique, et dans le livre et dans le film ( en deux mots, on suit l’histoire de Théophile et Bonaventure, qui découvrent un grimoire de magie rouge qui trouvent à l’intérieur la recette de l’invisibilité, entrainant le début de leurs péripéties), mais dans le détails, on constate énormément de différence entre les deux oeuvres lorsqu’on compare les deux projets aboutis.

Cette divergence entre roman et film se vérifie dès le début, et mon fils a été un peu surpris que le roman (qu’il a donc lu après la projection) ne commence absolument pas comme le long métrage, qui prend plus de chemins détournés et insiste plus sur le côté « boloss » du personnage principal et de ses acolytes (le terme « boloss » n’étant sans doute pas encore popularisé au moment de l’écriture du roman en 1996, soit d’ailleurs au même moment que le début de la saga Harry Potter, donc difficile de parler de copiage ou d’opportunisme chez Eric Bouisset).

Mais le film contient cependant lui aussi d’agréables moments de comédie, en réussissant de dessiner une certaine complicité adolescente, notamment dans les liens entre Bonav et Laura, qui ravivera chez les parents accompagnateurs la nostalgie de certains films des années 80 (on pense notamment un peu aux « Goonies ») , ainsi qu’avec trois personnages qui n’existent pas dans le livre, tels que le trio improbable et fantasque de sorcières incarné par Anémone, Isabelle Nanty et Armelle qui donne un certain piment ( plus que le personnage de sorcier farfelu joué par Christian Clavier, pourtant sur l’affiche malgré une présence très mineure, ) à cette intrigue un peu trop gentille pour les adultes.

 Bref, de grosses différences entre le film et le livre, et d’ailleurs, Eric Boisset dit à qui veut l »entendre que l’équipe du film (et notamment le réalisateur Alexandre Castagnetti (qui a tourné avant « Amour et conséquences » , comédie romantique avec Nicolas Bedos), a eu carte blanche quant à cette adaptation, d’où cette adaptation libre et contemporaine qui pourrait dérouter les jeunes lecteurs inconditionnels du roman.

Mais en même temps, les enfants qui ont adoré le coté fantastique et axé sur la magie du livre devraient facilement s’y retrouver avec le film, car, comme le dit l’auteur du roman  » le genre fantastique apporte une grande liberté et des tas de rebondissements possibles, dans l’irrationnel et la fantaisie la plus débridée. La magie a toujours fait rêver. On a tous eu envie, étant enfant, de voler, traverser les murs ou rester trois heures sous l’eau ! » et évidemment, et ce n’est pas mon fils qui dira le contraire, lui qui cherche par tous les moyens de faire léviter sa petite soeur!!..

LE GRIMOIRE D’ARKANDIAS Bande Annonce

 Et ajoutons à cet article autour du Grimoire d’Arkandias que l’éditeur Magnard profite de la sortie du film pour publier pour la première fois La trilogie culte d’Eric Boisset enfin en un seul volume , une aubaine pour les fans du film qui veulent prolonger leur plaisir !

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